A la naissance de notre premier enfant, nos expériences, nos principes, nos idéaux ont une légère tendance à se faire la malle (j'en parlais ici).
Et puis à force de pratique, et en ayant multiplié par deux le nombre de nos enfants, on trouve opportun de témoigner sur ce qui nous semble important. Non pas que notre vécu nous ait apporté la science infuse mais nous pouvons imaginer que cela peut vous faire écho (c'est en fait le principe même de ce blog...).
Toute cette intro pour en arriver au fait : comme bien souvent, entre l'éducation de Louise (number 1) et de Valentine (number 2), sont apparues des montagnes de différences.
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Louise a depuis sa naissance mobilisée toute notre attention, utilisé tout notre temps et alimenté 90% de nos discussions.
J'étais omnibulée par le fait d'être présente à tous les niveaux, il me semblait intolérable de la laisser pleurer 5 minutes, de ne pas lui parler de ce que je faisais (comme conseillé dans les magazines), de ne pas lui proposer une promenade quotidienne ou d'oublier un soir son bain.
J'avais du mal à la confier à quelqu'un, même en ma présence.
Nous avons passé des nuits blanches car on ne vivait plus si Louise ne dormait pas ( ô combien d'allers-retours dans le couloir de l'appartement pou l'endormir?).
Je me crispais à chaque exploration solo de Louise (et si elle mangeait de l'herbe? et des cailloux? et si elle basculait? et si? et si?).
Et surtout, malgré tout conscients de la nécessité de la frustation chez les petits, nous avions du mal à la laisser seule avec elle même, si bien qu'elle n'a pas appris ces temps indispensables naturellement.
Tout cela, évidemment, dans un déni totale de la situation : on était cool voyons!
Louise est aujourd'hui une petite fille en forme et "normale", nous n'avons pas commis l'irréparable bien sûr! Mais elle a pendant longtemps été vraiment incapable de prendre du temps pour elle, a été constipée pendant des années (et il n'y a aucun doute cela vient de cette pression qu'elle ressentait de se sentir "trop" centrale), et reste un peu timide. Et prudente (mais ça, ça ne me pose aucun problème!!).
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Avec une petite de 2 ans et demi à la maison, il était impossible de donner à Valentine ce qu'on a donné à Louise. L'écharpe était pour moi le seul moyen pour l'avoir près de moi tout en m'occupant de sa soeur. Et puis comme Valentine était très calme et très cool, elle a passé beaucoup de ses 6 premiers mois posée dans un transat, près de nous.
Quand on la couchait, si elle pleurait un peu, nous lui expliquions qu'il était important que tout le monde dorme et basta. Encore aujourd'hui, si Valentine ne dort pas quand on la couche, cela ne modifie que peu nos soirées. On passe la voir, on la rassure brièvement, et on attend qu'elle s'endorme. JAMAIS nous n'avons arpenté un couloir.
Elle a été confiée facilement à sa nounou et aux baby sitter.
Dès qu'elle a rampé, nous l'avons laissé explorer la maison (sécurisée) et le jardin. Il lui arrive de passer de longues minutes à jouer seule dans la salle de jeu ou à regarder des petits livres dans sa chambre. Elle revient ensuite vers nous toute disponible, toute apaisée.
Valentine est encore toute jeune, mais elle est toute débrouille, toute facile. Elle mange beaucoup, dort beaucoup et n'a pas de soucis pour remplir ses couches (ceux qui ont connu ou connaissent le problème comprennent notre bonheur).
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Ces temps de solitude semblent permettre aux enfants de déposer nombre de tracas, de mûrir des apprentissages, de s'épanouir.
Depuis que nous avons deux enfants, un équilibre s'est crée et Louise a elle aussi pu trouver ces temps de rencontre avec elle-même.
La tendance s'est affirmée ces derniers mois, et nous avons plus de temps pour nous avec 2 enfants qu'avec une seule!
Nous voici donc des parents plus détendus... par conséquent vous vous en doutez les enfants en profitent!
Chaque moment avec les filles est aujourd'hui dénué de tension. Quand elles viennent nous trouver, elles sont prêtes à partager. Cela est également vrai pour les repas, bains, trajets... Ils deviennent des temps de qualité car on sent les filles heureuses d'être avec nous.
Oui il est important de jouer avec ses enfants, de leur donner du temps. Mais méfions nous de la sur stimulation, des pressions véhiculées par les livres et les médias qui nous poussent à être 100% avec son bébé... Un enfant est tout heureux quand ses parents sont tout heureux (et si pour ça les parents ont besoin d'une soirée apéro-resto-concert dévouons-nous!)!
Avez-vous connu ou êtes vous aujourd'hui dans ce type de situation? Est-il facile de "lâcher" votre enfant?
(note : quand on regarde les synonymes de lâcher, on nous donne "abandonner", "détacher","larguer", "plaquer", "trahir"... hum hum. Voilà donc le pourquoi!)
Beaucoup de différences ici aussi entre notre rapport à l'ainé et notre rapport au 2ème mais plutôt sur d'autres sujets ...
RépondreSupprimerSi j'ai toujours (eu) (et encore maintenant) un peu de mal à les laisser (pour autre chose que "obligations" comme boulot ou école), je n'en ai jamais eu à les laisser explorer notre environnement (tout en surveillant bien sûr ^^)
Par contre j'ai été une maman beaucoup plus détendue pour mon aîné que pour mon 2ème, mais je pense que ça tient (aussi) à leurs personnalités respectives !
C'est vrai que la personnalité doit jouer...TOut ne se base pas sur ce qu'on fait (sinon on aurait tous la recette et ce serait facile!). Bises bon week-end!
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